L'état d'hypnose correspond-il à un état neurologique particulier ? Cette question est longtemps restée sans réponse. Mesner et Charcot étaient persuadés que l’état d’hypnose correspondait bien à un état neurologique différent de celui de l'état de veille. Bernheim, au 19ème siècle, prétendait lui que, la personnes sous hypnose était simplement gouvernée par son imaginaire. En 1950, Hilgard, un psychiatre américain, objectivait la dissociation hypnotique et définissaitt une échelle d’hypnotisabilité, en se basant sur des observations purement cliniques. Vers 1970, apparaissait l’hypothèse selon laquelle l’état hypnotique correspondrait à une activation préférentielle du cerveau droit qui est le siège du fonctionnement imaginatif. C’est la raison pour laquelle, encore aujourd’hui et par souci de simplification, on parle de cerveau gauche conscient et de cerveau droit émotionnel ou inconscient. Il s'agit d'une simplication, car la latéralisation des fonctions du cerveau n'est pas aussi tranchée. Puis, pendant plus de vingt ans, toutes les tentatives de mise en évidence d’un état neurologique particulier pendant l’hypnose échouèrent. Ce n’est qu’à partir de 1993, avec l’avènement du PET SCAN, que la science trouve enfin des indicateurs permettant d'identifier l’état hypnotique, qui correspond bien à un état cérébral particulier, différent de celui de l’éveil et différent de celui du sommeil. On ignore encore les mécanismes neurobiologiques permettant de passer de l'état de veille normal à l'état de conscience élargie ou d'hypnose. Même si certains chercheurs évoquent la taille du cortex, pont entre les 2 hémi-cerveaux.
Un état naturel et spontané
Pour ouvrir la porte de nos ressources inconscientes, il faut lâcher le contrôle, la censure exercés par le mental, accepter de voguer sur le bateau de l'imagination, des sensations, des associations.
L'état d'hypnose peut être imagé comme un état de conscience élargie... aux 2 hémi-cerveaux, conscient et inconscient.
Comme un état de relaxation très profond, ou de méditation, ou de sophronisation. C'ets un état entre la veille et le sommeil, qui correspond à un niveau d'activité cérébrale ralenti, plus précisément, en ondes alpha.
Cet état de conscience élargie se fait spontanément en cas de grande relaxation, de grand stress, de grand plaisir, de grand trauma (le contrôle conscient est alors écarté). Cet état, on l’expérimente par exemple lorsqu’on se couche : après avoir cogité à ce que l’on a fait dans la journée ou à ce que l’on doit faire le lendemain et avant de dormir vraiment, on passe par une phase où s’associent dans notre esprit des idées, des visages, des émotions, des souvenirs, sans queue ni tête.Dans cet état de conscience particulier, vous ne contrôlez plus votre mental, vous êtes «ailleurs», mais vous n’avez pas encore sombré dans les bras de Morphée… C’est exactement cela, l’état d’hypnose !
Différents niveaux de transe
Depuis le XIXe siècle ont été définis différents niveaux de transes hypnotiques. Dans la catégorie des transes légères, superficielles, il y a par exemple la rêvasserie : sans avoir rien à faire d'autre que de laisser faire s'ouvre alors toute seule la porte de l'imaginaire... Quant on est tellement absorbé par un film qu'on est surpris d'être dans la salle de cinéma à la fin, encore remplis d'émotions, c'est qu'on a ouvert la porte du cerveau imaginaire, sans effort, naturellement. Les enfants jusqu'à l'âge de raison sont spontanément en état de conscience élargie lorsqu'ils jouent.
Au-delà du vécu, changer l'expérience...
On ne peut pas changer l'histoire, le vécu... Mais on peut changer l’expérience, c’est-à-dire ce que l'on a tiré, gardé de notre vécu. Ce vécu peut évoluer, par le biais du travail hypnotique mais aussi de façon naturelle.
Ne vous est-il jamais arrivé de vivre un évènement, une difficulté comme un mauvais coup du sort... et 2 ans ou 20 après de considérer que cet évènement a permis en fait de vous éviter de suivre un chemin inaproprié voire une impasse? Précisément, votre vécu émotionnel change: au lieu d'être une expérience négative, cela devient une expérience reliée à une perception positive.
Entre l’histoire et l’expérience, il y a une grille de lecture, un logiciel qui s’appelle croyance. Changer ce logiciel de lecture permet une nouvelle perception du passé et fait évoluer l’expérience. Le cerveau droit, émotionnel, peut alors modifier son ressenti et générer une attitude différente. Les deux cerveaux peuvent alors être en phase, en harmonie… et permettre de dépasser les obstacles…transformant le handicap, le blocage… en ressources.
Comment ça marche?
Le problème ressenti et vécu par la personne se situe dans la perception émotionnelle que l'on a d'une situation : même si l'on en connaît les sources, avec son cerveau conscient, cela ne permet pas de changer de fonctionnement… Pourquoi?
Parce que les deux cerveaux (droit et gauche) fonctionnent différemment. Ainsi, ils vont vivre en même temps un événement, par exemple un traumatisme, mais pas de la même façon. Le cerveau gauche va analyser, digérer, transformer, ranger parfois même oublier. Le cerveau droit, émotionnel, ne peut pas prendre de distance, il reçoit le traumatisme de plein fouet et, tel un disque dur, le grave à tout jamais. L’émotion de cet événement, (même vieux de 30 ans) reste intacte, comme au premier jour… et est réactivée à chaque fois qu’on ressent une émotion de même nature.
Ce qui conditionne souvent des comportements «incompréhensibles» (aux yeux du mental), des réactions dont on dit qu’elles sont «plus fortes que soi», des schémas répétitifs… Et contre lesquels il est bien difficile de se battre car la volonté, aussi forte soit-elle, ne fait pas le poids face aux forces inconscientes. L'imaginaire est toujours plus fort que la volonté lorsqu'il y a un enjeu émotionnel. Et ce n’est bien évidemment qu’en agissant au niveau émotionnel que l’on peut apporter une solution à un problème d’origine émotionnelle !
Le cerveau émotionnel en ligne de mire
Et là est le rôle de l’hypnose : permettre l’accès au cerveau émotionnel et lui fournir les moyens du changement. Le travail d’hypnose consiste à casser les associations inconscientes qui bloquent la personne dans des comportements tout en lui proposant de nouveaux chemins. Il faut donner au cerveau droit, émotionnel, inconscient, le moyen d’avoir une lecture différente de la situation donc lui envoyer un message pour qu’il écoute. Cela n’est possible qu’en état de conscience élargie, c’est-à-dire quand les 2 cerveaux sont en phase, qu’ils travaillent de concert. L’état élargi de conscience ou état d’hypnose permet aux messages d’accéder à l’Inconscient sans passer par la censure du mental conscient et de pouvoir ainsi créer un changement comportemental physique, psychique. Transformer le handicap en ressources.
Dans tous les cas, c’est la personne -ou plus exactement son Inconscient- qui résoud elle-même les problématiques, avec l’accompagnement du thérapeute). Ce dernier aide à hisser les voiles et larguer les amarres mais ensuite, seul le capitaine tient la barre de son bateau et choisit son cap!
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